Sur la route du Jazz

SMOOTH-JAZZ

EARL KLUGH/ SMOOTH SOUL ET JAZZ

Le guitariste Américain a toute sa vie joué sur des cordes en nylon. Son toucher tout en délicatesse en fait un orfèvre. Il est dans la catégorie des musiciens de Smooth, mais sa technique en fait néanmoins un musicien respecté. Que ça soit sur du smooth ou sur du Jazz Earl Klugh donne l’impression de caresser les cordes.

Lorsqu’il joue les standards nul ne peut douter qu’il ne connaît pas le Jazz.

Le jeu en basses et en accords sur son album « Solo Guitar » de 1989, notamment sur « It’s Only A Paper Moon » est un exemple pour tout guitariste même si on ne pratique pas le jeu aux doigts.

Son jeu en arpèges sur « So Many Stars » est séduisant comme sur le morceau I’m Confessin ».

Le sommet est pour moi sa reprise du thème de Johnny Mandel « Emily » où il magnifie la mélodie par des successions de voicings.

Le jeu aux doigts ainsi que sa technique en accords le rapprochent d’un guitariste comme Chet Atkins mais plus encore Lenny Breau ou Joe Pass.

Earl Klugh a enregistré deux volumes consacrés aux standards en trio. Le volume 1 commence en swing par une version de la musique de « Ma sorcière bien aimée », dont le titre est « Bewitched ». Le solo de guitare montre son aisance dans les phrases et l’improvisation.

Les motifs de guitare sont chaleureux sur « Days Of Wine And Roses » écrit par Henri Mancini.

Les débits rythmiques élevés par moments illustrent encore la belle technique du guitariste.

Le toucher d’Earl Klugh particulier est du au fait qu’il joue uniquement avec les doigts.

Au cours de « Ballads » le guitariste reprend des grandes mélodies comme « Waltz For Debby » de Bill Evans où il montre un jeu varié coloré mélodique. Le « Love Theme » extrait de « Spartacus » est très émouvant comme sa version de « What Are You Doing The Rest Of Your Life ».

Un voicing soyeux vient toujours mettre en valeur la grande mélodie qu’est ce morceau de Michel Legrand.

Si ses albums consacrés au Jazz ne sont pas nombreux, il proposera un virage plus Smooth, une musique plus accessible par des thèmes qui s’inscrivent plus dans l’esprit de la Soul.

Certains utilisent le terme Easy Listenning pour nommer la musique instrumentale édulcorée où l’on entend des nappes de synthe.

Vous pourrez écouter les duos avec Bob James « Two Of A Kind » « One On One » ou encore »Cool ».

Le pianiste et le guitariste tous deux sensuels jouent avec tendresse des thèmes parfois apaisants mais aussi groovy comme « Whiplash » à ne pas confondre avec le morceau de Buddy Rich.

Au niveau du groove, vous trouverez le duo avec George Benson en 1987 « Collaboration », une perfusion de groove sur trois morceaux « MT Airy Road », « Brazilian Stomp » et le titre de l’album. Les deux guitaristes sont accompagnés entre autres par Marcus Miller également arrangeur dece disque produit par Tomy Li Puma.

En 1991, il sort « Midnight In San Juan » dont le morceau éponyme est une mélodie smooth comme on les aime.

Je vous laisse avec un extrait du générique de Spartacus figurant sur son disque en trio de 1991.

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LEE RITENOUR/ CAPTAIN FINGERS

Lee Ritenour est connu pour être un musicien de Smooth et Jazz Fusion. Après avoir étudié le Jazz classique il devient un musicien de studio très sollicité. Entre Smooth et Jazz funk, le guitariste Lee Ritenour réalise en 1977, un très beau disque en leader. Les rythmes en syncopes pétillent. Le thème aux nombreuses notes bien funky, est soutenu par le groove de basse et batterie. Le titre du disque « Captain Fingers » nous fait entendre toute la technique du guitariste, reposant sur des phrases fluides au son saturé. « Dolphin Dreams » et ses arpèges ressemblent à l’ambiance de Metheny, sur sa composition « Phase Dance ». Les sons de cordes aux claviers et les arpèges qui suivent, me font penser à l’univers de Christopher Cross. A 2’55 la tonalité s’assombrit, le solo de guitare au son wah-wah se déploie. A l’écoute de la cocotte sensuelle, des sons de synthétiseur imitant les cuivres, « Fly By Night » nous élève. « Margarita » est brûlant, le groove est bien là. Très belle introduction sur « Isn’t She Lovely », avec des notes de guitare jouées à la pédale de volume. Le chanteur dialogue par moments avec la guitare dont le solo atteint des sommets de vélocité pure. Le rythme funky de « Space Glide » évoque les Head Hunters. Comme le titre du morceau l’indique, le thème est un peu cosmique. Le saxophone d’Ernie Watts à 2’50, fait une rentrée magnifique. Il lâche des phrases déchaînées. Enfin le dernier morceau « Sun Song », joué à la guitare cordes nylon, avec toute la douceur des nappes de clavier, est un grand délice. Cet album renferme une musique au groove chaleureux, avec des pointes de blues. Avec des compagnons prestigieux comme Dave Grusin, Ernie Watts, Harvey Mason, Patrice Rushen ou encore Jeff Porcaro, le guitariste nous propose une musique conviviale, facilement accessible.