Sur la route du Jazz

Cool-Jazz

TERRY GIBBS/ DU BE-BOP EN FINESSE LE WEST COAST

Ce grand monsieur du vibraphone né en 1923 frise les 100 ans.
On commence cette présentation par l’écoute de l’album « 92 Years Young : Jammin’ At The Gibbs House ». Le vibraphoniste enchaîne les standards sur cet album « Indiana Black Home Again » « Yesterdays », « The Shadow Of Your Smile ».
Terry Gibbs a eu comme sources d’inspirations Lionel Hampton et Red Norvo.
Le toucher est léger les mailloches se posent avec douceur sur les lamelles. Si on regarde la discographie de cet artiste, elle est impressionnante. Il ne s’agit pas de décrire chaque album.
On peut poursuivre cette présentation sommaire par les enregistrements de 1949 en compagnie de Stan Getz. Sur un tempo très cool, le vibraphoniste développe un solo sur le titre « Michelle », avant que le saxophoniste au son langoureux et romantique, ne joue de magnifiques solos. On entend un amoureux de la mélodie de la finesse.
Le morceau « T&S » est un peu plus dynamique avec un tempo medium swing.
La session se poursuit par la composition « Terry’s Tune » au tempo entraînant.
Le morceau « Cuddles » dans un esprit très Be-Bop conclut ces sessions.
Le vibraphone est époustouflant de vélocité et de fluidité.
En 1956, il publie un album sobrement intitulé Terry Gibbs.
Dès le premier morceau « Seven Come Eleven », on entend une maîtrise du langage Be-Bop sur ce tempo élevé.
Les balais crépitent sur ce morceau « Dickie’s Dream ». « King City Stomp » est une composition originale du vibraphoniste qui va à grande allure et qui garde une limpidité dans les phrases. Avec un sens Blues, le titre « Pretty Face » contient de nombreuses respirations dans le thème ainsi que dans les solos.
On entend au cours de cette session Terry Pollard, la pianiste dont nous parlions lorsqu’on présenta la semaine passée Dorothy Ashby. Le son de cristal de cet instrument est très entrainant surtout si celui qui en joue détient un swing d’enfer comme c’est le cas avec Terry Gibbs.
L’album « Mallets A Plenty » démarre sur les chapeaux de roue par « Nothing To It », un morceau qui va très vite, comme si le vibraphoniste essayait de reproduire ce que fait un pianiste de Ragtime.
« Soupy’s On » est une mélodie Be-Bop commençant par une tourne rythmique contrebasse piano et batterie de huit mesures. Après un thème de trente deux mesures, le vibraphone se lance dans une improvisation qui sautille et qui swingue. L’album se termine par « Then It Happens », une ballade qui évoque des choses plus nostalgiques.
Le disque « Vibes On Velvet » de 1956 voit les cuivres se joindre au vibraphoniste. Les sax sont croustillants, les nappes de vibraphone de la soie. Langoureux et cool l’album est très agréable à écouter. Le groupe ne joue que des morceaux au tempo tranquille. Les filets sonores des cuivres sont exquis. Écoutez notamment le standard « It Might As Well Be Spring ».
Terry Gibbs était un grand interprète de standards comme on peut l’entendre sur son album en hommage à Duke Ellington ou à Cole Porter. Sur l’album en hommage à Duke, on y entend l’accordéon de Pete Jolly qui apporte une touche originale.
Vers 1959, le vibraphoniste part de New York pour Los Angeles et crée un groupe de West Coast avec des musiciens prestigieux, tels les trompettistes Conte Condoli, Al Porcino, les ténors Bill Holman Med Flory ainsi que les trombonistes Bob Enevoldsen et Frank Rosolino. La formation intitulée « Dream Band » joue des arrangements assez classiques d’un point de vue esthétique mais dont la finesse est époustouflante.
Le premier album se nomme sobrement « Dream Band », enregistré en live. Les riffs qui sont lancés sont arrangés avec classicisme mais le dynamisme est présent. Vous pourrez écouter les sessions « The Sundown Sessions » « Flying Home » et « One More Time »
Un an auparavant, l’album « More Vibes On Velvet » regroupe la section des saxophones qui sera celle du « Dream Band ».
En 1960, le vibraphoniste se met au piano sur l’album « Steve Allen Presents Terry Gibbs At The Piano ». Le style de jeu au piano est très ancré dans le Blues. On entend des phrases faisant preuve d’une belle virtuosité, notamment sur le morceau « Cherokee » pris à vive allure.
La même année, le vibraphoniste enregistre en Big Band l’album « The Swing Is Here ». La section de cuivres rebondit sur les notes du vibraphone. On entend le classicisme du Big Band dont l’esthétique est celle des orchestres de Swing comme celui de Count Basie.
Dans le disque « That Swing Thing », le vibraphoniste attaché à un Jazz Cool montre ses différentes facettes comme la Soul, le Blues, à l’image de sa reprise de « Moanin » des Messengers. Il faut noter la présence de la pianiste Pat Moran qui tisse des phrases Bluesy
En 1964, Terry Gibbs enregistre chez Impulse « Take It From Me » en étant entouré d’une section rythmique de haute volée à savoir le contrebassiste Sam Jones, le guitariste Kenny Burrell et le batteur Louis Hayes. Cette finesse du son des lamelles m’envoute, les accords de guitare s’immiscent entre la batterie et la contrebasse. Les respirations sont nombreuses, le swing aéré fait de cet album un disque majeur dans la carrière de Terry. Sur un temp medium up le morceau « El Fatso » mélange swing et rythme latin. La transition du solo de vibraphone et celui de guitare est grandiose. Kenny Burrell s’envole littéralement. Les thèmes sont écrits avec un esprit qui mêle sans cesse le Blues et le Swing. Le morceau « Oge » construit sur des phrases exprimant un sentiment maussade est assez cool et bluesy.
« Pauline’s Place » magnifique thème commence par des accords de guitare sur fond de swing de la batterie et de la contrebasse.
L’esprit Soul Jazz est présent sur le morceau « 8 Lbs.10 Ozs ». Kenny Burrell joue un solo intense et transmet le relais à Terry Gibbs.
Plus dynamique encore « Gee, Dad, It’s A Deagan » vous emmène sur les chemins du swing palpitant. Le vibraphoniste s’enflamme littéralement sur ce morceau comme le guitariste joue des phrases bouillantes de Be-Bop.
Le standard « All The Things You Are » est repris en 6/8. Le vibraphoniste joue dès le début un solo accompagné par la guitare qui en fond joue le thème. A l’instar du vibraphone, le guitariste développe des phrases mélodieuses.
En conclusion, le disque se termine par « Honeysuckle Rose » que le groupe joue de façon très cool.
Les enregistrements avec le clarinettiste Buddy DeFranco sont à écouter.
La première collaboration date de 1981 et se poursuivra avec « Chicago Fire » en 1987 et « Terry Gibbs and Buddy De Franco Play Steve Allen » en 1999.
Le swing est terrible, le clarinettiste vous emmène sur le chemin de solos ancrés très Be-Bop.
Si vous avez en tête la version originale de « Giant Steps », vous serez surpris par une version plus cool au tempo bien plus tranquille. Les envolées de la clarinette sont séduisantes par la sonorité et le sens des phrases.
Le thème « Bopstacle Course » est une composition jouée sur les chapeaux de roue où les solistes lâchent des phrases intenses.
Dans les années 90, il jouera encore beaucoup avec Buddy De Franco pour un hommage entre autres à Benny Goodman.
Le vibraphoniste rendra hommage à Lionel Hampton en 2003. Entouré entre autres de Joey DeFrancesco à l’orgue, du guitariste Anthony Wilson et de Pete Christlieb au saxophone, le vibraphoniste a choisi de grands standards que jouait « Hamp ». Ecoutez la version de « Ring Dem Bells » sur un tempo fast swing.
Terry Gibbs était l’un des éminents représentants du vibraphone avec Lionel Hampton.
Sa sonorité apaisante le situe entre Be-Bop dynamique et West Coast, tant la façon de jouer est plus fine plus en douceur.
Ce grand musicien arrivait à allier la tonicité du Be-Bop avec une esthétique cool.

Ce grand monsieur du vibraphone né en 1923 frise les 100 ans.
On commence cette présentation par l’écoute de l’album « 92 Years Young : Jammin’ At The Gibbs House ». Le vibraphoniste enchaîne les standards sur cet album « Indiana Black Home Again » « Yesterdays », « The Shadow Of Your Smile ».
Terry Gibbs a eu comme sources d’inspirations Lionel Hampton Lionel Hampton _ Verve Records et Red Norvo.
Le toucher est léger les mailloches se posent avec douceur sur les lamelles. Si on regarde la discographie de cet artiste, elle est impressionnante. Il ne s’agit pas de décrire chaque album.
On peut poursuivre cette présentation sommaire par les enregistrements de 1949 en compagnie de Stan Getz. Sur un tempo très cool, le vibraphoniste développe un solo sur le titre « Michelle », avant que le saxophoniste au son langoureux et romantique, ne joue de magnifiques solos. On entend un amoureux de la mélodie de la finesse.
Le morceau « T&S » est un peu plus dynamique avec un tempo medium swing.
La session se poursuit par la composition « Terry’s Tune » au tempo entraînant.
Le morceau « Cuddles » dans un esprit très Be-Bop conclut ces sessions.
Le vibraphone est époustouflant de vélocité et de fluidité.
En 1956, il publie un album sobrement intitulé Terry Gibbs.
Dès le premier morceau « Seven Come Eleven », on entend une maîtrise du langage Be-Bop sur ce tempo élevé.
Les balais crépitent sur ce morceau « Dickie’s Dream ». « King City Stomp » est une composition originale du vibraphoniste qui va à grande allure et qui garde une limpidité dans les phrases. Avec un sens Blues, le titre « Pretty Face » contient de nombreuses respirations dans le thème ainsi que dans les solos.
On entend au cours de cette session Terry Pollard, la pianiste dont nous parlions lorsqu’on présenta la semaine passée Dorothy Ashby. Le son de cristal de cet instrument est très entrainant surtout si celui qui en joue détient un swing d’enfer comme c’est le cas avec Terry Gibbs.
L’album « Mallets A Plenty » démarre sur les chapeaux de roue par « Nothing To It », un morceau qui va très vite, comme si le vibraphoniste essayait de reproduire ce que fait un pianiste de Ragtime.
« Soupy’s On » est une mélodie Be-Bop commençant par une tourne rythmique contrebasse piano et batterie de huit mesures. Après un thème de trente deux mesures, le vibraphone se lance dans une improvisation qui sautille et qui swingue. L’album se termine par « Then It Happens », une ballade qui évoque des choses plus nostalgiques.
Le disque « Vibes On Velvet » de 1956 voit les cuivres se joindre au vibraphoniste. Les sax sont croustillants, les nappes de vibraphone de la soie. Langoureux et cool l’album est très agréable à écouter. Le groupe ne joue que des morceaux au tempo tranquille. Les filets sonores des cuivres sont exquis. Écoutez notamment le standard « It Might As Well Be Spring ».
Terry Gibbs était un grand interprète de standards comme on peut l’entendre sur son album en hommage à Duke Ellington ou à Cole Porter. Sur l’album en hommage à Duke, on y entend l’accordéon de Pete Jolly qui apporte une touche originale.
Vers 1959, le vibraphoniste part de New York pour Los Angeles et crée un groupe de West Coast avec des musiciens prestigieux, tels les trompettistes Conte Condoli, Al Porcino, les ténors Bill Holman Med Flory ainsi que les trombonistes Bob Enevoldsen et Frank Rosolino. La formation intitulée « Dream Band » joue des arrangements assez classiques d’un point de vue esthétique mais dont la finesse est époustouflante.
Le premier album se nomme sobrement « Dream Band », enregistré en live. Les riffs qui sont lancés sont arrangés avec classicisme mais le dynamisme est présent. Vous pourrez écouter les sessions « The Sundown Sessions » « Flying Home » et « One More Time »
Un an auparavant, l’album « More Vibes On Velvet » regroupe la section des saxophones qui sera celle du « Dream Band ».
En 1960, le vibraphoniste se met au piano sur l’album « Steve Allen Presents Terry Gibbs At The Piano ». Le style de jeu au piano est très ancré dans le Blues. On entend des phrases faisant preuve d’une belle virtuosité, notamment sur le morceau « Cherokee » pris à vive allure.
La même année, le vibraphoniste enregistre en Big Band l’album « The Swing Is Here ». La section de cuivres rebondit sur les notes du vibraphone. On entend le classicisme du Big Band dont l’esthétique est celle des orchestres de Swing comme celui de Count Basie.
Dans le disque « That Swing Thing », le vibraphoniste attaché à un Jazz Cool montre ses différentes facettes comme la Soul, le Blues, à l’image de sa reprise de « Moanin » des Messengers. Il faut noter la présence de la pianiste Pat Moran qui tisse des phrases Bluesy
En 1964, Terry Gibbs enregistre chez Impulse « Take It From Me » en étant entouré d’une section rythmique de haute volée à savoir le contrebassiste Sam Jones, le guitariste Kenny Burrell Kenny Burrell – Verve Records et le batteur Louis Hayes. Cette finesse du son des lamelles m’envoute, les accords de guitare s’immiscent entre la batterie et la contrebasse. Les respirations sont nombreuses, le swing aéré fait de cet album un disque majeur dans la carrière de Terry. Sur un temp medium up le morceau « El Fatso » mélange swing et rythme latin. La transition du solo de vibraphone et celui de guitare est grandiose. Kenny Burrell s’envole littéralement. Les thèmes sont écrits avec un esprit qui mêle sans cesse le Blues et le Swing. Le morceau « Oge » construit sur des phrases exprimant un sentiment maussade est assez cool et bluesy.
« Pauline’s Place » magnifique thème commence par des accords de guitare sur fond de swing de la batterie et de la contrebasse.
L’esprit Soul Jazz est présent sur le morceau « 8 Lbs.10 Ozs ». Kenny Burrell joue un solo intense et transmet le relais à Terry Gibbs.
Plus dynamique encore « Gee, Dad, It’s A Deagan » vous emmène sur les chemins du swing palpitant. Le vibraphoniste s’enflamme littéralement sur ce morceau comme le guitariste joue des phrases bouillantes de Be-Bop.
Le standard « All The Things You Are » est repris en 6/8. Le vibraphoniste joue dès le début un solo accompagné par la guitare qui en fond joue le thème. A l’instar du vibraphone, le guitariste développe des phrases mélodieuses.
En conclusion, le disque se termine par « Honeysuckle Rose » que le groupe joue de façon très cool.
Les enregistrements avec le clarinettiste Buddy DeFranco sont à écouter.
La première collaboration date de 1981 et se poursuivra avec « Chicago Fire » en 1987 et « Terry Gibbs and Buddy De Franco Play Steve Allen » en 1999.
Le swing est terrible, le clarinettiste vous emmène sur le chemin de solos ancrés très Be-Bop.
Si vous avez en tête la version originale de « Giant Steps », vous serez surpris par une version plus cool au tempo bien plus tranquille. Les envolées de la clarinette sont séduisantes par la sonorité et le sens des phrases.
Le thème « Bopstacle Course » est une composition jouée sur les chapeaux de roue où les solistes lâchent des phrases intenses.
Dans les années 90, il jouera encore beaucoup avec Buddy De Franco pour un hommage entre autres à Benny Goodman.
Le vibraphoniste rendra hommage à Lionel Hampton en 2003. Entouré entre autres de Joey DeFrancesco à l’orgue, du guitariste Anthony Wilson et de Pete Christlieb au saxophone, le vibraphoniste a choisi de grands standards que jouait « Hamp ». Ecoutez la version de « Ring Dem Bells » sur un tempo fast swing.
Terry Gibbs était l’un des éminents représentants du vibraphone avec Lionel Hampton.
Sa sonorité apaisante le situe entre Be-Bop dynamique et West Coast, tant la façon de jouer est plus fine plus en douceur.
Ce grand musicien arrivait à allier la tonicité du Be-Bop avec une esthétique cool.

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Le trompettiste Américain de son vrai nom Milton Lichael Rajonsky, appartenait à la mouvance West Coast, un Jazz ancré dans le Be-Bop, mais joué avec plus de finesse sur le plan de la sonorité et du rythme.

Les sessions commencent avec un blues intitulé « Popo ».

Le thème rebondit bien grâce aux nombreuses croches. Les phrases de trompette sont fluides et bien articulées accompagnées d’une grande technique.

En écoutant des arrangements de cuivres comparables à de la dentelle, le trompettiste montre qu’il n’est pas seulement un soliste mais un leader qui met en avant ses sidemen.

Très swing mais sur un tempo medium les mélodies séduisent et accrochent.

Le dialogue de trompette avec les saxophoniste ténor Jimmy Giuffre et l’alto Art Pepper Art Pepper – Musician est plein de joie sur « Didi ».

On repart sur du Be-Bop haletant avec « Four Mothers », en référence au « Four Brothers » de Woody Herman, aux côtés de qui il fut entre 1945 et 1946. Accrochez vous bien sur cette ambiance de folie retraçant les grandes heures du Jazz Swing où les solistes be-boppent à cœur joie.

Art Pepper est Parkerien sur « Over The Rainbow ».

Reprise du tempo up swing et ce thème « A Propos » où le trompettiste aligne des notes en croches aux belles articulations. Les voix se superposent à merveille.

Le trompettiste séduit par la sonorité des arrangements qui sont des alliances sonores délicates.

La rythmique composée de Hampton Hawes au piano de Doug Bagley à la contrebasse et de Shelly Manne apporte beaucoup de souplesse.

Le trompettiste a un jeu qui combine discrétion fluidité dans l’improvisation. Il est aussi une des grandes figures du West Coast.

(Le visuel fait mention de Gerry Mulligan mais le saxophoniste baryton n’est pas présent sur la session)