Le Gospel et Spirituals sont les racines de la musique Afro-Americaine. Le Blues reprend l’héritage de ces mouvements. On évoque dans notre rubrique, les débuts les prémices de cette aventure exceptionnelle.
T-Bone Walker guitariste et chanteur jouait sur une guitare électrique à grosse caisse avec une technique rudimentaire.
Un jeu au pouce avec une voix qui dégage Aaron Thibeaux Walker de son vrai nom est l’un des bluesmen pionniers de la guitare électrique avec Howlin’ Wolf Howlin’ Wolf – Chess Records
On a quelques enregistrements disponibles où l’on entend le guitariste qui tire les cordes pour transmettre l’âme du Blues.
Sur « Mean Ol World » enregistré en 1942, la voix rugit à 1’15 et est ponctuée de petits motifs improvisés.
En 1947 il chantera « Call It Stormy Monday » où sa voix puissante sera soutenue par les cuivres.
En 1959 sort l’album « T- Bone Blues » imprégné de swing. Sur le morceau « Two Bones And A Pick » les riffs de guitare sont énergiques et soutenus par les cuivres.
La charlet est souple sur « T-Bone Shuffle » comme la voix du Bluesman est plus douce.
Stormy Monday » est langoureux avec ce rythme en 6/8 joué en toute sobriété.
La joie et la chaleur imprègnent cet album comme on peut l’écouter sur « T-Bone Blues ».
L’énergie revient sur « Shuffin The Blues ».
On sent chez ce guitariste l’attrait du swing et du Jazz. En effet le guitariste participa à un JATP « Jazz At The Philarmonic » en 1966, les sessions que produisit Norman Granz et qui réunirent les plus grands Jazzmen de l’ére Swing et Be-Bop. Au cours de cette session retransmise sur la BBC, le guitariste joue « Woman You Must Be Crazy » et « Goin To Chicago Blues » en compagnie de Dizzy Gillespie du saxophoniste James Moody et du contrebassiste Bob Cranshaw.
Après quelques notes de solo de guitare, les cuivres décorent de nappes voilées les motifs de blues.
Le morceau « Goin To Chicago Blues » est tourné autour d’un riff énergique.
Un album qui semble également incontournable est également le « Super Black Blues’ réunissant le guitariste le chanteur Joe Turner et le pianiste Otis Spann.
L’album commence par un Blues lent durant lequel le rythme s’etire. « Paris Blues » est un des nombreux Blues langoureux que nous offre cette musique. Le guitariste chante aussi et se relaie avec Joe Turner pendant plus de 14 minutes. L’harmonica apporte de la chaleur à cette séquence. Les musiciens font des variations rythmiques entre 5’45 et 6’00.
Le second titre « Here I Am Heartbroken » est presque Soul avec les échappées du saxophoniste ténor Ernie Watts.
Le son métallique du saxophone ténor donne des accents Rythm n’ Blues.
Cette session est une Jam de haut vol.
En 1969, T-Bone Walker enregistrera aussi le disque « Every Day I Have The Blues ».
Sa version de ce titre éponyme au groove détonnant empiète quasiment sur le domaine de la Soul.
T-Bone Walker est de la même génération que Howlin Wolf et Lightnin’Hopkins Lightnin’ Hopkins – The Blues .
Son approche des riffs et des improvisations le place parmi les plus grands du Blues.