Sur la route du Jazz

SLAM STEWART/

Le roi de la contrebasse de la période qui suit le Jazz New Orleans et le Hot, est sans conteste Slam Stewart. Si on devait garder le disque idéal le plus représentatif de ce qu’est le Swing, ce serait sans doute cet album édité chez le label « The Definitive Black and Blue Session ». Avec un swing crépitant toujours entraînant, le contrebassiste puise dans l’héritage du Blues du Ragtime et du New Orleans. Le pianiste sautille sur les deux blues « Slam Bam » et « C Jam Blues », tandis que la contrebasse trace son cap en tissant de belles walkin’ bass. Slam Stewart part dans des improvisations structurées autour de petits motifs bluesy qu’il double à la contrebasse. « On the Sunny Side Of The Street » est un standard qui exprime la joie. Là aussi le bassiste montre ses talents à l’archet et dans le scat. Il commence tout seul « Lady Be Good » avant d’être rejoint par le piano et la batterie. Le pianiste Milt Buckner part en improvisation pour une grille de 32 mesures. La basse est l’élément central de ce trio. Le leader se révèle être également un chanteur à la voix séduisante. Les accords de piano sur « The Flat Foot Floogee » sont très énergiques, tandis que le contrebassiste déroule une improvisation plus calme. De l’euphorie se dégage des walkin’ bass si généreuses comme on peut l’entendre sur « Moten’s Swing ». Toujours accompagné par le Blues, le scat et l’improvisation sur l’instrument sont jubilatoires. Le trio enchaîne avec « Sweet Georgia Brown » où l’on entend le pianiste exposer le thème et jouer des voicings entraînants. Le tempo est pris pied au plancher sur le titre suivant « I Know That You Know », au cours duquel le pianiste joue toujours dans le style Ragtime. Jo Jones est impérial aux balais, et au delà de ses idées nombreuses sur le plan de l’impro, le pianiste joue un motif amusant à 2’22. Les trois jazzmen reprennent « Ain’t Misbehavin ». Le pianiste s’amuse à faire des questions réponses avec la batterie. Enfin la clôture de la session se fait en douceur par une mélodie romantique « Moonglow », datant de 1934. Slam Stewart descend dans les graves pour les derniers instants. Pour un album datant de 1971, le contrebassiste reste fidèle au Jazz qu’il aime, où l’on entend cette chaleur du Swing tout au long des morceaux!

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