Sur la route du Jazz

DOUBLE SIX/

Le choix de ce soir, porte sur le groupe Français les « Double Six », fondé à la fin des années 50, qui réalisa des prouesses vocales inégalées. Cette formation s’impose comme défi, d’interpréter des standards, et chanter les solos instrumentaux de versions existantes. La justesse et la précision sont les qualités principales de cet ensemble, mené par la chanteuse Mimi Perrin qui écrivait les textes. Si le collectif se compose d’une douzaine de membres, ils ne sont que six à chanter à chaque session. Le groupe est un véritable Big Band vocal. En effet, l’assemblage des voix imite la section de cuivres, et claque comme les riffs de trompette, saxophone et trombone. Au delà de leur technique irréprochable, ces messieurs dames chantent la mélodie, et les solos. Les huit premiers morceaux sont composés ou arrangés par Quincy Jones. Commençons en douceur par « En flânant dans Paris », inspiré de « For Lenna and Lennie », un morceau au swing cool. « La course au Rat » impressionne par la précision rythmique et la justesse sur un tempo up. La fluidité de la voix et les articulations Be-Bop de Mimi Perrin sont grandioses. « Stockholm Sweetin » rebaptisé « Un Coin Merveilleux » est soyeux. Christiane Legrand s’envole avec ses aigus dans un solo doux. Mimi Perrin solide, maîtrise les enchaînements de mots, sur des débits rythmiques de folie. Le groupe reprend le thème Soul Jazz d’Horace Silver « Doodlin ». Autour d’un walkin bass bien en swing, les envolées Blues sont nombreuses. « Evening in Paris » ballade aux intonations mélancoliques, nous enlace. « Count’Em » très Blues est une démonstration de haute volée. Après le répertoire de Quincy Jones, mis à l’honneur par des voix exceptionnelles, vous pourrez savourer sur cette même compilation, les interprétations lumineuses de morceaux, allant du Swing au Hard Bop, en passant par le Be-Bop et le Cool. Vous écouterez ces belles voix, reproduire les solos de Stan Getz, Bud Shank, Gerry Mulligan et Charlie Parker. La reprise des improvisations d’instruments par les voix, est pour l’époque inédit. Ce groupe des « Double Six » forçait le respect des grands jazzmen de l’époque. Ils ouvrent la voie aux futurs groupes comme « Manhattan Transfer » et « New York Voices ».

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