Sur la route du Jazz

LOUIS ARMSTRONG & DUKE ELLINGTON/

Le Jazz a été façonné par des grands improvisateurs et compositeurs. Tout au long de son histoire, des rencontres exceptionnelles entre musiciens ont donné lieu à des bœufs mémorables qui souvent ont été enregistrés. Lorsque le plus grand représentant du New Orleans rencontre le chef d’orchestre et compositeur le plus prolifique de l’époque, la session est magique. Louis Armstrong insuffle son bonheur et sa chaleur en interprétant les compositions d’Ellington, en compagnie du Duke lui même. Cette réunion au sommet est un feu d’artifices de swing. Le disque s’ouvre avec le morceau « C Jam Blues » que chante avec régal Satchmo. On appréciera les envolées de clarinette de Barney Bigard. « I’m just a lucky so and so » blues dans l’esprit est très cool. Le groupe s’enflamme sur « Cotton Tail » avec des solistes qui déroulent des phrases mélodieuses. La clarinette rebondit sur le drive de batterie. Le scat est composé de phrases courtes très énergiques. « Mood Indigo » est suave. La voix rauque de Louis est telle un soleil. Ce Jazz optimiste est ancré dans la tradition avec des blues, et d’autres morceaux de structures classiques. Louis et Duke transmettent leur joie de jouer. Sur « Do Nothing till you hear from me » les contrechants au piano, au trombone et à la clarinette sont amusants. La musique de ces deux géants est entraînante, nous attire vers la danse. « The Beautiful American »est assez blues. La trompette qui swingue bien avec les croches est soutenue par la contrebasse bien ronde. Les notes de clarinette a 20’11 sont aériennes. Duke a un toucher soyeux sur « Black and Tan Fantasy », les arpèges sont très doux. Louis Armstrong a cette faculté de nous renverser avec quelques notes, des motifs qui puisent dans le blues. Ces sessions enregistrées pour le label Roulette sont des véritables trésors de la part de ces deux magnifiques ambassadeurs. Les musiciens n’ont pas le langage be-bop mais les solos sont d’un dynamisme incroyable. Le morceau « The Mooche » laisse entendre la ligne de basse se déployer, telle un félin qui avance à pas de velours, et la trompette toujours flamboyante. Sur « In A Mellow Tone » le piano commence à jouer le thème et la contrebasse rebondit. Ce thème est d’un enthousiasme débordant pour les solistes. Avec ce disque Louis et Duke nous livrent leur conception du Jazz: une musique festive et mélodieuse qui doit faire danser.

Posts

récents

LE GROOVE DE BETTY DAVIS

La discographie de Betty Davis est mince, mais son retentissement fut grand. Betty Davis réalisa quatre albums de Soul Funk entre 1973 et 1976.Dans cette

En lire +

LOUIS STEWART/ LA GUITARE IRLANDAISE

Souvent dans cette partie historique, nous parlons de musiciens Américains.Il est question aujourd’hui du guitariste Irlandais Louis Stewart.Découvert par le pianiste Jim Doherty en 1960

En lire +

BENNY CARTER

Charlie Parker fut l’initiateur du Be-Bop avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk pour ne citer qu’eux. Sur ce nouveau chemin harmonique qui est une révolution

En lire +

HOMMAGE A SYLVAIN LUC

Quel adjectif utiliser pour qualifier le guitariste Sylvain Luc ? Exceptionnel, grandiose, stratosphérique. Les termes sont à la convenance de chacun, mais l’opinion est unanime

En lire +

GILBERTO GIL

Il fut Ministre de la Culture de 2003 à 2008 au Brésil, mais il est surtout connu pour son œuvre et ses chansons.Démarrant sa carrière

En lire +

JOHNNY COLES/ TROMPETTE HARD BOP

Il y a quelques semaines, je présentais Dizzy Reece trompettiste de la période Hard Bop.Sur cette route du Jazz truffée d’artistes appartenant à différents courants,

En lire +