Sur la route du Jazz

JOHN MCLAUGHLIN/ You know you know

Le guitariste britannique fonde au début des années 70, un groupe qui sera majeur pour le Jazz Rock, le Mahavishnu Orchestra. Les sons overdrive la guitare de John Mclaughlin, se marient à merveille, avec le violon et les claviers. Dès le début de ce disque, « The Inner Mountain Flame » le magma sonore monte en puissance. Aux arpèges de guitare, se joignent le violon qui déroule un motif assez angoissant. La guitare part dans une improvisation déchaînée telle un ouragan de notes rapides. La synchronisation rythmique de Jerry Goodman au violon et de la guitare est épatante. La vélocité des deux musiciens est impressionnante. Le second morceau « Dawn » est écrit sur une métrique impaire en sept temps. A partir de cette très belle mélodie, la guitare rugit en solo. John Mclaughlin joue beaucoup de notes. La variation des rythmes mérite l’admiration, et qui mieux que Billy Cobham, pour en être le gardien. Avec « The Noonward Race » le dynamisme repart de plus belle. Le violoniste joue avec un effet qui métamorphose le son. La basse de Rick Laird et la batterie maintiennent la tension au sommet. Les moogs de Jan Hammer sont étranges. La guitare frise l’hystérie sonore. Le cinquième morceau est acoustique. Guitare et violon jouent une mélodie calme incitant à la relaxation, et sont accompagnés par des arpèges de piano apaisants. « The Lotus on Irish Streams » est un moment très poétique. Billy Cobham envoie un solo de batterie tel un rouleau compresseur, pour introduire « Vital Transformation ». La guitare et le violon se déchaînent. Après une accalmie de quelques mesures, le solo de guitare au son saturé et gras jaillit. Un motif redondant est exposé par la guitare et le violon. La composition « Dance of the Mayas » est cosmique. Entre noirceur et mystère, le morceau est troublant. A 2’37 vous entendrez la séquence blues, avec ce riff à la Muddy Waters, qui n’a pas vraiment de rapport avec ce qui précède. « You know you know » très bluesy exprime beaucoup de sensibilité et d’émotion. « Awakening » laisse entendre une très grande vélocité. Si le disque impressionne par la précision rythmique et les variations de métriques, il est dommage que le guitariste joue avec une grande rapidité, sans déclamer des phrases mélodiques. Le Mahavishnu est tout de même un monument du Jazz Rock où la fougue et l’énergie sont au centre de la musique.

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