Sur la route du Jazz

TONY WILLIAMS/ LIFETIME EMERGENCY

Tony Williams véritable pierre angulaire du second quintet de Miles Davis, fut un des chefs de file du nouveau mouvement qui touche le Jazz à la fin des années 60. En compagnie de John Mclaughlin et de Larry Young, il propose une musique explosive. Sur cet album intitulé « Emergency », la frappe de batterie sur le premier morceau éponyme est puissante et la guitare est frénétique. Le tempo up du premier morceau exprime cette urgence. Les accords sont âpres, les basses de Larry Young très énergiques. A 2’30 les dissonances jouées à la guitare sont comme des cris. À 2’40 le calme s’installe avec un swing medium puis la guitare joue de nouveau avec vélocité. L’organiste lâche des nappes enflammées. Il amène la batterie et la guitare vers une ambiance dynamique. Le solo d’orgue est le moment le plus intéressant au cours duquel la guitare alterne accords et arpèges. On est aux confins du Jazz Rock et du Free. La dernière minute est un véritable tourbillon où guitare orgue et batterie rentrent en fusion. Les accents Rock sont bien présents sur le morceau « Beyond The Games ». Le côté psychédélique est amplifié par les salves de guitare. Le batteur réussit l’alliance du rythme groovy avec l’énergie du Rock. Mystère du morceau « Where ». La guitare laisse échapper des notes dans cet espace sonore flou. La batterie maintient une tourne redondante quelque peu angoissante, tandis que l’orgue maintient une note pendant de longues minutes. Le trio anime le rythme à 2’40. Les notes d’orgue rugissent. Le thème « Vashkar » est très énergique. La batterie emporte tout sur son passage. L’ambiance est à la Folk et au Blues avec le morceau « Via De Spectrum Road ». Les accords sont plaqués avec enthousiasme. Sur « Spectrum » les flots de notes sont élevés et la synchronisation entre guitare et orgue est impressionnante. Le motif principal lance la batterie sur la voie d’un swing solide. John Mclaughlin très précis sur les rythmes joue des phrases d’une grande limpidité. Énergies hendrixiennes sur le morceau « Sangria For Three » mêlées aux échappées Free. Le groove est chaleureux sur le dernier morceau qui est construit autour d’un Riff Rock faisant penser à Led Zeppelin. Ce disque est l’un des tout premiers albums du Jazz Rock, illustrant puissance et précision de ce rythmicien hors pair qu’était Tony Williams.

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