Depuis que nous explorons le Jazz Rock, nous avons présenté ses plus illustres représentants, comme Miles Davis, Weather Report, Herbie Hancock et Chick Corea. D’autres musiciens sont allés sur cette voie. C’est le cas de Billy Cobham batteur à la frappe lourde et puissante, néanmoins très précise. Le batteur a participé à « Bitches Brew » de Miles et au « Mahavishnu Orchestra » de John Mclaughlin. La musique de Billy Cobham est très énergique et le son du groupe, est comme une lame de fond, qui emporte tout sur son chemin. Avec ce disque « Total Eclipse » on est dans une autre dimension musicale. Le morceau d’ouverture commence avec quelques nappes de clavier lunaires. La densité rythmique est impressionnante, à laquelle s’ajoute une ligne de basse angoissante et une guitare au son saturé ravageur. Sur le second mouvement, le piano joue tout seul des motifs dissonants, pour ensuite décliner des arpèges doux et lyriques. A 4’44 ce rythme groove qui évoque la chaleur et le soleil est grandiose. Michael et Randy Brecker et le trombone jouent ses motifs qui sont proches de la Bossa. A 7’29 l’ambiance varie encore, un rythme binaire rapide donne l’élan à Randy Brecker pour un solo Les percussions et la batterie improvisent à deux. Les phrases de John Abercrombie à la fin du morceau, sont d’une énergie incroyable. Ses phrases sont Rock. Le groupe reprendra la partie en intro presque prophétique. « Lunarputians » est un court morceau très funky, au cours duquel le batteur montre toute sa maîtrise des breaks, et des syncopes. « Total Eclipse » commence avec un arpège cristallin des glissés discrets de guitare, et une tourne de batterie au groove léger. La mélodie jouée par les cuivres donne un élan incroyable. Le pianiste déroule un solo au toucher percussif. Le solo de soprano ne dure que quelques mesures mais le son est explosif. Le thème est repris à la fin avec un solo enflammé de guitare électrique. « Bandits » avec son rythme rapide et répétitif met en avant la basse électrique qui a un son de flanger. « Moon Germs » rappelle les musiques de films et séries policières des années 70. Le solo de guitare de Cornell Dupree est psychédélique avec l’effet wah wah. A 2’51 les riffs me font penser à l’esprit « Earth Wind and Fire ». « The moon ain’t made of Green Cheese » est une conversation entre la trompette et le piano, aux allures folk. « Sea of Tranquility » est assez nerveux, le jeu de batterie offensif. Michael Brecker âgé de 25 ans a déjà tout d’un immense musicien. Le clavier fait monter l’ambiance. John Abercrombie joue des phrases aux lignes peu communes, avec un son overdrive un peu crispant. « Last Frontier » commence par près de 4 minutes de solo de batterie qui sont comme un rouleau compresseur. Les accords de piano à la dernière minute sont méditatifs. Ce disque très dynamique illustre toute l’énergie du Jazz Rock de cette époque. La musique de Billy Cobham est un voyage entre Soul et Rock rugissant.
LE GROOVE DE BETTY DAVIS
La discographie de Betty Davis est mince, mais son retentissement fut grand. Betty Davis réalisa quatre albums de Soul Funk entre 1973 et 1976.Dans cette