Sur la route du Jazz

THE COUNT MEETS THE DUKE/

Les deux plus prestigieux chefs d’orchestre du Middle Jazz, qui n’est autre que le swing, enregistrent une session historique en réunissant leurs big bands. « The Count meets the Duke » est le titre de cette réunion au sommet entre Count Basie et Duke Ellington. Dès les premières secondes, le piano, la contrebasse et la batterie, se mettent en mode turbo, pour lancer un tempo up swing. Les notes au piano sont telles un chat sur les toits La technique n’est pas grandiose mais l’engouement est total. Les cuivres lancent des motifs et des riffs puissants à une vitesse effrénée. Le sax ténor à la sonorité ronde, surgit a 1’31. Les riffs de notes graves à 4’05 font trembler l’orchestre, et la trompette accentue les aigus. La fin est une apothéose, la batterie joue un solo, les nappes du big band sont déchaînées, la trompette perçante se hisse au sommet de cette montagne sonore. Romantisme, raffinement, relaxation, trois mots qui dépeignent la seconde pièce « To You », et ses nappes cuivrées au son de cristal. Le classique de Billy Strayhorn « Take The A Train » laisse au piano le soin d’échauffer le Big Band. La trompette part tranquillement en solo. Après quelques notes légères de clarinette, le ténor aligne des notes bien placées et percutantes. « Corner Pocket » est un grand moment d’enthousiasme, durant lequel le Big Band joue avec intensité. Le morceau a une structure classique. « Wild Man » commence par un échange entre la flûte et la clarinette sur un motif oriental. Sur ce blues basique, le dynamisme est grandiose. « Segue in C » est également un blues, sur lequel les deux pianistes conversent pendant quelques secondes. Le son croustillant du sax ténor est sensuel bluesy et derrière les contrechants des trompettes sont discrets. On entend le violon derrière les cuivres. « B.D.B » fête le swing. Les cuivres rugissent, la précision de leurs interventions enflamme l’ambiance sur « Jumpin’ at Woodside ». « Who’s Blue » morceau plus lent, est planant. Par contraste « Turnabout » nous fait voyager à grande vitesse. Les riffs sont ciselés, la trompette joue un solo d’une grande technique. Les cuivres sont percutants sur « The Wiggle Walk » et à 1’39 sont langoureux. Les envolées de saxophone ténor a 2’28 respirent le be-bop. Alors que le Hard Bop est le courant dominant du Jazz à cette époque, cet enregistrement est un monument de la musique Swing, qui est encore représentée par de nombreux musiciens en 1961.

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