Max Roach fut l’un des grands batteurs du courant Be-Bop, avec Art Blakey, Philly Joe Jones. Il dirigea dans les années 50, un quintet historique composé de Clifford Brown, Harold Land, Richie Powell et George Morrow. Cette formation majeure dans l’histoire, amena selon moi un Be-Bop nouveau, où les thèmes ne sont pas uniquement des successions de chromatismes, mais des mélodies chantantes qui inspirent les solistes, pour de belles phrases aux articulations subtiles. Si le Jazz est un moyen d’évasion qui procure des émotions, certains musiciens engagés, veulent éveiller les consciences. Aux États-Unis, les discriminations et les violences à l’encontre des Afro Américains, sont très fortes. Le batteur engagé sur ce sujet, écrit cet album « We insist » enregistré en 1960. Cette oeuvre évoque les grandes périodes de blessures, l’esclavage, la ségrégation, les violences et le combat pour les droits civiques. L’album commence par un frémissement de tambourin, puis Abbey Lincoln entonne une mélodie très blues. Construit sur une pentatonique, « Driva Man » exprime la souffrance absolue des esclaves. Le motif du saxophone et le contrepoint de la trompette, et du trombone, mettent en relief le désespoir. Le saxophoniste Coleman Hawkins, grand Jazzman du Swing s’adapte assez bien au côté expérimental et avant-gardiste du morceau, dont la métrique est en cinq temps. « Freedom Day » évoque l’espérance, le combat la dignité et les droits civiques. Ce morceau fait penser à un blues mineur. Abbey Lincoln très émouvante, est suivie par les voix des cuivres. S’ensuivent des solos enflammés de ceux-ci, sur un tempo effréné, avec une walkin bass à toute vitesse. Le trompettiste Booker Little et ses phrases donnent le vertige. Le saxophoniste Walter Benton prend le relais, en suivant le même chemin du Be-Bop. Le tromboniste Julian Priester, joue des phrases plus aérées. Après le solo de batterie, le motif mélodique joué évoque la lutte et le combat. « Triptch » est un moment de tension extrême. Entre 3’40 et 4’52, les hurlements expriment les tortures, les souffrances insoutenables infligées. La séquence est difficile. L’apaisement arrive ensuite avec la voix fragile aux accents blues. « All Africa » est un hymne à l’Afrique. Les peuples se lèvent. Les rythmes des percussions nous envoûtent la transe arrive. « Tears For Johannesburg » démarre avec cette voix exprimant les souffrances. Les percussions et les cuivres installent l’ambiance. Le trombone porte moins le désespoir que la trompette. Cet album « We Insist » puise dans les rythmes Africains. Les mélodies et les harmonies se nourrissent de Blues, et de Work Songs. Les solos eux sont Hardbop. Cette œuvre particulière a une portée esthétique et politique par le message puissant qu’elle porte, celui du combat contre l’Oppression, l’esclavage et la ségrégation.
LE GROOVE DE BETTY DAVIS
La discographie de Betty Davis est mince, mais son retentissement fut grand. Betty Davis réalisa quatre albums de Soul Funk entre 1973 et 1976.Dans cette