Le Jazz tel une épopée, a ses héros à travers ses différents courants. Deux d’entre eux, se retrouvèrent sur scène, pour un moment grandiose, qui laisse une trace, dans un document d’exception. Au cours d’une tournée en Europe en 1960, le quintet de Miles Davis, est invité pour jouer à la radio Allemande. Le trompettiste ne se rend pas à l’invitation, mais ses sidemen eux, sont bien présents. John Coltrane en compagnie de la section rythmique de Miles, commencent à jouer. Stan Getz les rejoindra ensuite, pour une jam historique. Un cocktail magnifique de ballades commence alors. Wynton Kelly caresse le piano en interprétant « Autumn Leaves », au cours de laquelle Paul Chambers pose ses basses délicatement, et Jimmy Cobb fait frétiller les balais. « What’s New » exposé par John Coltrane, est un grand moment de calme, auquel succède l’entrée de Stan Getz, sur « Moonlight in Vermont ». Enfin, la seconde partie est plus enflammée. Le pianiste Wynton Kelly, laisse la place à Oscar Peterson. Après quelques accords enjoués du pianiste, les deux seigneurs du ténor, entonnent le thème de Thelonious Monk « Hackensack ». L’opposition de styles est certes flagrante, mais la réunion de ces deux immenses musiciens, dénote un respect mutuel. Les envolées de Trane sont fulgurantes et enflammées. Le sax ténor rugit à l’aide de salves de notes tourbillonnantes, qui nous emportent. Le discours est volubile, mais cette fougue, rend unique le saxophoniste. Stan Getz montre que son surnom n’est pas usurpé. « The Sound », poétique et doux, déroule un solo élégant, au swing enthousiaste. Le style West Coast est reposant, les phrases sont souples. Oscar Peterson improvise avec grande joie des phrases bien Be-Bop, qui rebondissent à merveille sur la paire rythmique prestigieuse. Imprégnés fortement par le Be-Bop, il est intéressant d’écouter la différence du discours, entre ces deux princes du saxophone. Cette séquence est un bel échange, qui montre un plaisir collectif et non une quelconque rivalité.
LE GROOVE DE BETTY DAVIS
La discographie de Betty Davis est mince, mais son retentissement fut grand. Betty Davis réalisa quatre albums de Soul Funk entre 1973 et 1976.Dans cette