Sur la route du Jazz

LOUIS SMITH

Né en 1931, Louis Smith était un prodige, tout comme l’était Clifford Brown, à qui il rend hommage dans « Tribute To Brownie », composé par le pianiste Duke Pearson. Le trompettiste possède l’idiome du Be-Bop à la perfection, ainsi qu’une grande technique lorsqu’il effleure les aigus. Le son de velours de Cannonball Adderley est un régal absolu. Vitesse de croisière sur « Brill’s Blue » et tempo sur les chapeaux de roue pour le thème « Ande ». Les envolées du trompettiste et du saxophoniste vous couperont le souffle. La section rythmique donne l’impression d’accélérer, tant le tempo up entraîne les musiciens vers une concentration plus forte. Après des quatre palpitants, le thème très chromatique revient. L’esprit du Hard Bop est bien présent sur « South Side », au cours duquel le trompettiste alterne entre phrases jazzy et envolées Blues. Le pianiste Duke Jordan a un toucher qui influencera des gens comme Wynton Kelly. On entend les touches du piano croustiller sur un swing léger. Pour finir cette session, le quintet choisit un Blues qui laisse à chaque musicien de la liberté. Sur « Smithville », l’ambiance est de suite chaleureuse. Sur ce Blues lent, où l’on entend les triolets, on apprécie le souffle délicat de Charlie Rouse et les notes rondes de Paul Chambers. Le tempo se dédouble au moment où la trompette part en solo. Au cours de cette session, Sonny Clark est choisi pour son toucher maîtrisé et son swing assuré. L’ambiance s’enflamme avec le thème « Wetu » qui emporte tout sur son passage. Le sax ténor part à toute vitesse dans des flots de notes d’une grande densité. La trompette est grandiose par la maîtrise du son et des phrases. Sonny Clark fait sautiller les notes de son piano grâce à une rythmique d’enfer qui accentue les deuxième et quatrième temps. Paul Chambers ne choisit pas la facilité puisqu’il opte pour un solo à l’archet. Le standard qui suit apporte le contraste par son ambiance intimiste. Vous entendrez toute la douceur du son de trompette sur ce morceau signé George et Ira Gershwin, intitulé « Embraceable You ». Un autre thème qui déménage par son énergie est « Later ». Art Taylor apporte du groove dans ses accentuations du deuxième et du quatrième temps. Louis Smith qui affectionne les stop chorus, prend en impro des directions magnifiques. Les autres reprises sont le morceau « There Will Never Be Another You » et le blues de Charlie Parker « Au Privave » pris à une vitesse tranquille. Sur « Bakin », les solistes respirent en prenant les espaces. Ce trompettiste méconnu, est pourtant l’un des grands du Jazz de l’ère moderne Post Bop. Le son est maîtrisé, ses phrases limpides sont toujours surprenantes ! Son swing et ses phrases communiquent une énergie incroyable !

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