Âge de sept ans à peine, je découvre cet immense saxophoniste avec le film de Bertrand Tavernier « Round Midnight ».
Il joue le Jazzman Dale Turner, un musicien qui connaît la solitude l’alcool et la drogue, comme beaucoup l’ont connu dans ces décennies de l’âge d’or du Jazz.
Ne en 1923, Dexter Gordon écoute les grands maîtres du saxophone comme Lester Young ou Coleman Hawkins.
Il commence à jouer dans les années 30 et est l’un des premiers Be-Boppers avec Charlie Parker, Thelonious Monk et Dizzy Gillespie.
Le son de ce grand saxophoniste est bien moelleux et souple. Ses premiers enregistrements sont effectués entre 1945 et 1947. Sur ces trois années il est accompagné de formations différentes où se trouvent le sax baryton Leo Parker Tadd Dameron le pianiste et
En 1946, le pianiste est Bud Powell,
Parmi les harmonies des morceaux, on trouve quelques Blues dont « Long Tall Dexter » et « Blow Mr Dexter », sur lesquels Dexter lance des phrases fluides agrémentées de nombreux chromatismes.
Le saxophoniste écrit aussi des thèmes en anatoles comme « Dexter Rides Again ».
Il croisera le fer avec un autre saxophoniste Wardell Gray pour plusieurs sessions.
Vous pouvez entendre « The Chase » au cours duquel les deux saxophonistes croisent les phrases . Pendant onze minutes les deux Jazzmen envoient des phrases dans tous les sens pour un climat Be-Bop festif et rayonnant.
La discographie de Dexter est tellement importante qu’il est difficile de tout passer en revue.
Avec Wardell Gray, il réalisera un album intitulé « The Hunt ». Les morceaux de cette session font en moyenne dix neuf vingt minutes. La durée illustre l’envie d’improviser qui est immense. Les sidemen sont entre autres Red Callender à la contrebasse Sonny Criss à l’alto, le guitariste Barney Kessel et le trompettiste Howard Mcghee.
Par la suite, il sortira chez Blue Note des grands albums comme « Doin’ Allright » où il joue avec Freddie Hubbard notamment la composition « Society Red » . Sur « Dexter Calling » le thème qui déménage est « Modal Mood » sur lequel le saxophoniste s’échappe. Sur « Our Man In Paris » le saxophoniste rend hommage à Charlie Parker en reprenant « Scrapple From The Apple ». Il joue au début sur les effets rythmiques en ne faisant rebondir que quelques notes.
Le saxophoniste prend parfaitement le tournant du Hard Bop en jouant des phrases aux accents Bluesy plus aérées et s’inscrivant dans la Soul.
Le disque le plus emblématique est sans doute l’album « Go »!. Le morceau » Cheese Cake » fait 56 mesures et developpe un solo avec une sonorité qui crépite.
Le thème « Tanya » extrait de « One Flight Up » est plus aérien, en compagnie de Donald Byrd et de Niels Henning Orsted Pedersen.
Après la période chez Blue Note, le saxophoniste signe un très joli album « More Power » en 1969. Il invite James Moody sur « Sticky Wicket » et « Lady Bird ».
En 1970, il publiera « The Panther » un album dont le thème est imbibé de Soul et de groove.
En 1972, les albums « Tangerine » et « Generation » montrent que le saxophoniste n’est pas has been. Il est comme un passeur un heritier du Jazz.
En 1972, le joli duo avec Ben Webster chez Storyville mérite d’être signalé.
Par la suite, il enregistre chez Steeplechase des grands albums.
Vous avez le disque « The Apartment » « The Meeting » avec Jackie Mclean. Les Swiss Nights en trois volumes sont grandioses mais le disque exceptionnel est « Stable Mable ».
La version de « So What » est une tornade sonore par le up swing et par les phrases ciselées puissantes qui avancent comme u rouleau compresseur. Le contrebassiste NHOP (Niels Henning Orsted Pedersen) livre un solo qui est ravageur.
Horace Parlan plaque des accords comme le faisait Wynton Kelly en 1960, lorsqu’il accompagnait Miles Davis.
Le saxophoniste a un parcours comparable à Stan Getz. Dexter Gordon aimait multiplier les expériences a joué avec tant d’artistes magnifiques comme lui.
Les phrases de saxophone sont souples généreuses articulées avec finesse et précision et un son très dynamique.
Dexter Gordon est un transmetteur un passeur de Jazz. Décédé en 1990 il reste comme un très grand interprète de cette musique qui nous est si chère.