Ne jouant comme personne, Joe Pass était un technicien hors pair mais aussi quelqu’un qui révolutionna la guitare Jazz par son rapport à l’instrument.
Maitrisant le langage du Be-Bop à la perfection ses phrases d’une grande limpidité, en furent un des plus grands guitaristes de l’Histoire du Jazz.
Sa façon de jouer très personnelle influença non seulement les guitaristes mais aussi les autres musiciens. Son style fait qu’on le reconnaît rapidement. Jouant souvent seul sur de nombreux albums comme la série des « Virtuoso » il développe des lignes mélodiques en enchaînant les voicings.
Il jouait en accords comme en témoigne sa magnifique version de « Round Midnight » et c’est la raison pour laquelle on le comparait souvent aux pianistes.
Influencé par Django Reinhardt et Charlie Christian, Joe Pass jouera le plus souvent des standards de nombreux blues mais aussi des compositions qui sont harmoniquement plus élaborées.
Ses collaborations avec Oscar Peterson et Niels Henning Orsted Pedersen sont rentrées dans l’Histoire. Ce Jazz dans la formule du Nat King Cole trio joue sur des tempos qui m’abasourdissent tellement que le niveau de jeu est impressionnant. Au moment où nous écrivons ces quelques lignes nous découvrons le disque « The Trio » un enregistrement en live de 1973 au « London House » de Chicago. Sur le morceau d’ouverture « Blues Etude » même si Oscar a la part belle on entend Joe Pass lancer quelques phrases fulgurantes.
Joe jouera avec Benny Carter , Herb Ellis ,Tommy Flanagan et bien d’autres.
Cette multitude d’artistes témoigne qu’il était un artiste très prisé.
Accompagnant Ella Fitzgerald sur notamment le disque « Easy Leaving », ce guitariste pouvait jouer en walkin et succession d’accords avec grande douceur. L’album en duo confirme ce côté intimiste de son jeu mêlant single notes accords et jeu de basses.
Il sera aussi leader. Accompagné de sidemens le jeu en single notes est également fulgurant. Sur des tempos très élevés, la limpidité des phrases est grandiose.
Sur « Rosetta » tiré de « For Django », les phrases sont époustouflantes ou encore le titre « Catch Me » se trouvant dans l’album éponyme dans lequel il joue à très haute vitesse.
Sur « Round Midnight » extrait de « Virtuoso » datant de 1974, le jeu en accords est un florilège sonore exceptionnel.
Il jouera avec Dizzy Gillespie Ray Brown pour une session de folie « Big’s Four ».
D’autres beaux moments sont à retenir en compagnie de Toots Thielmans pour un concert aux Pays Bas. La version de » Someday My Prince Will Come » est délicieuse par les phrases de l’harmonica de la guitare et de la contrebasse de Niels Henning Orsted Pedersen.
Joe Pass est un modèle pour les guitaristes de la génération des Scofield Metheny.
Son jeu servira d’exemple pour tout apprenti jazzman qui veut croquer à pleines dents le Be-Bop.