Sur la route du Jazz

GERRY MULLIGAN MEETS BEN WEBSTER

Deux héros du saxophone ayant près de vingt ans de différence, se réunirent pour célébrer la raison d’être du Jazz, des mélodies heureuses et emplies de swing. Festif et convivial, voici le Jazz que Gerry Mulligan et Ben Webster Ben Webster _ Verve Records jouaient comme la plupart des musiciens de cette époque. Cette rencontre fit l’objet de deux sessions au cours desquelles la sonorité souple et ronde des deux saxophonistes, traduit la joie d’improviser ensemble. La session démarre par un morceau d’un compositeur que les deux saxophonistes affectionnaient tout particulièrement, Billy Strayhorn The Billy Strayhorn Orchestra, arrangeur fétiche de Duke Ellington Duke Ellington – Verve Records. S’ils affectionnaient les standards, ils jouent aussi des compositions originales comme « The Cat Walk » aux accents Bluesy. Les notes de piano jouées stride par Jimmy Rowles, introduisent le morceau « Sunday ». Les notes de velours de Webster sont enrobées des notes de Mulligan. Sur « Who’s Got Rythm », les deux saxophonistes livrent un concentré de swing à l’état pur, où la contrebasse ronronne à merveille. Suave, la ballade « Tell Me When » où les crépitements des sax sont très agréables. Envoûté par le Blues et le Gospel, le groupe étire les notes sur « Go Home » blues très minimaliste. Duke est à l’honneur avec une reprise du titre « In A Mellow Tone », mélodie douce au swing cool. Les contrechants sont tout à fait plaisants. Qui dit grands compositeurs mis à l’honneur, la session ne peut passer à côté d’un morceau signé Cole Porter, « What is This Thing Called Love ». Le morceau « Fajista » démarre sur une pédale de piano et de contrebasse dont la mise en place est astucieuse. Le toucher soyeux du contrebassiste Leroy Vinnegar et du batteur Mel Lewis sont au service des deux saxophonistes. Le Blues est décidément une valeur sûre comme on l’entend avec « For Bessie » et « Blues In B Flat ». Enregistrée en 1959, cette session de collaboration entre Gerry Mulligan et Ben Webster fut récompensée par la presse Jazz. Elle représente le passage de relais entre le Middle Jazz et le Jazz moderne teinté de Be-Bop et de Cool. Cette rencontre fut imaginée par le grand producteur Norman Granz.

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