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LE GROOVE DE BETTY DAVIS

La discographie de Betty Davis est mince, mais son retentissement fut grand. Betty Davis réalisa quatre albums de Soul Funk entre 1973 et 1976.
Dans cette période, la dimension Soul Funk est très présente dans le Jazz Électrique comme chez les “Headhunters” d’Herbie Hancock.
La carrière de la chanteuse a été courte, mais ses disques restent de la dynamite sur les plans sonore et vocal, quelque chose de très puissant.
Comme premier album, elle publie « Betty Davis » en 1973, un concentré d’énergie qui dévaste tout. L’orgue aux nappes incandescentes et la guitare au son saturé enflamment le climat. Les salves sont puissantes, la basse et la batterie sont solides. Le style de la voix est plus proche du style Rock, de Led Zeppelin ou de Janis Joplin.
La voix est celle d’une lionne accompagnée par des musiciens qui ont un groove brûlant. Sur le premier titre “If I’m Luck I Might Get Picked Up”.
La voix est éraillée sur “He Was A Big Freak” ainsi que les moogs et les cocottes
On entend la voix écorchée.
Toujours sur la base de cocottes de guitare et de parties rythmiques basse batterie haletantes, la voix est d’une sensualité extrême. Presque féline, la voix l’est encore plus sur “Anti Love Song” au cours duquel la guitare émet des bends de cordes qui font monter l’intensité du morceau.
Si l’ambiance musicale est Soul Funky sur “Ooh Yeah”, la voix est assez Rock. Elle détonne par ce qu’elle envoie sur “Steppin In Her I” reposant sur un riff de guitare très blues. Le motif de “Game Is My Middle Name” est un gros riff bien puissant de guitare électrique.
« They Say I’m Different » en 1974 commence par le morceau “Shoo-B-Doop And Cop Him” plus dans la douceur et la retenue. Le motif de guitare en boucle soutient la voix. De la rage et de la puissance dans le chant lorsque Betty entonne “He Was A Big Freak”.
Soutenue par une basse qui lance un motif, la voix s’avère très sensuelle sur “Your Mama Wants Ya Back”.
Avec la chanson “Don’t Call Her No Tramp, il est intéressant d’écouter comment la chanteuse pose les premières pierres du Hip Hop R’n’B.
Quand on écoute le morceau “70’s Blues”, nous avons une fois de plus un esprit à la Hendrix. ”Special People” est très Soul et cool.
La basse joue un motif envoûtant sur lequel se greffe la cocotte de guitare.
La Soul et le Funk habitent cette chanteuse, dont la voix pas comme les autres en fait une particularité.
Dans la voix de Betty, j’entends quelque chose d’animal et de félin.
“Nasty Gal” titre éponyme de son album de 1975 l’illustre à merveille. Les claviers et la guitare sont toujours en fond. Le jeu de batterie est très précis, régulier et complexe à tenir du fait de frappes sur les contre-temps.
Sur “Talkin Trash”, on entend la guitare puissante, la rythmique qui joue ternaire pour accompagner un duo vocal que la chanteuse forme avec Fred Mills.
Sur “Dedicated To The Press” ce qui retient l’attention hormis cette voix fulgurante c’est le slap de basse qui est comme une décharge rythmique.
Sur le morceau suivant “You And I”, la voix de Betty est éprise de douceur. La voix redevient rugissante sur le morceau “Feelins”, un Funk dans lequel s’inocule une dose de rock.
Sur “Shut Off The Light”, on entend un tonus phénoménal. A ce moment de l’écoute, je comprends pourquoi Betty Davis est considérée comme une pionnière. Les éléments musicaux sont annonciateurs du courant Rap R n’B qui verra le jour dans les années 80.
Betty aimait varier les climats, des ambiances très punchy dans la façon de chanter, de la puissance sonore instrumentale puis des séquences de calme langoureuses.
A partir d’une cocotte de guitare agrémentée d’une basse qui va dans le vif du sujet la voix de Betty est toujours ardente.
“Stars Starve, You Know” illustre son caractère innovant. Le débit des mots est dense et est une influence pour les rappeurs qui viendront quelques années après.
Cette violence vocale est l’empreinte de la chanteuse Américaine, une énergie détonante qui renverse tout sur son passage.

Betty Davis a fait le pont entre la Soul Funk et les salves de Rock pour en faire un mélange tout à fait particulier. À l’écoute de ses quatre albums on peut affirmer que la puissance de sa voix a permis à cette chanteuse d’impacter fortement l’univers de la Soul.

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